
Honnêtement, j'ai eu beau me plaindre de rentrer chez moi trop tard, de n'avoir pas le temps de bosser mes cours, de faire des tâches inutiles, de courir à droite à gauche... eh bien je sais que ça va me manquer. Non pas que je regretterai les points négatifs, non, mais j'ai déjà la nostalgie de tous les autres aspects positifs que j'ai tendance à taire à trop râler. En vérité, c'était un très bon stage.
Ca l'a été car avant tout, j'ai rencontré quelqu'un de formidable, en la personne de la galeriste. Même si je l'ai trouvé étrange dans un premier temps, je me suis finalement très vite sentie à l'aise, au point qu'en deux jours on discutait déjà de sa vie amoureuse. Et mon dieu, durant 4 semaines, qu'est-ce qu'on a pu rigoler.
Puis il y a eu toutes les autres rencontres, avec les artistes et autres galeristes, qui ont immédiatement détruit mes préjugés du style "c'est un milieu guindé et branchouille". En réalité, ce sont juste des gens passionnés par leur métier, bien souvent en galère financière, et qui se battent malgré tout par amour de l'art. Presque tout le monde s'est intéressé à mes études, aux raisons qui me poussaient à faire un stage, au métier que je voulais exercer plus tard, etc. Loin de mon idée de la traditionnelle stagiaire papier peint.
Enfin, j'ai réellement vu de très belles oeuvres. Moi qui craignais du contemporain incompréhensible, j'ai aimé la diversité des choix de la galeriste, qui avait à la fois sélectionné des dessins au fusain bluffant de réalisme, des installations de néons, des immenses toiles peintes à l'huile, de la vidéo, de la photo... Pour tous les goûts! Le meilleur moment est sans doute quand l'un des artistes vient apporter ses derniers travaux. A chaque fois, c'est la surprise de découvrir quelque chose de nouveau, de meilleur encore que ses productions précédentes. Et le plaisir de voir la galeriste s'extasier, à l'idée de la prochaine exposition, et des gens qui à leur tour, admireront l'oeuvre. On n'y pense pas assez, mais c'est aussi un métier de partage.
Ce stage s'est donc clôture de la meilleure manière qui soit : par un vernissage. Moment clé car première ouverture de l'exposition au public et récolte des réactions. Qui ont été très bonnes. Mes jambes ont quelque peu souffert de tenir debout de 18h30 à 22h, à servir des verres aux visiteurs (dont je soupçonne certains d'être venu uniquement pour le pinard). Mais à 22h, le meilleur moment nous attendait : le dîner de fête d'après vernissage. Ce qui devait au départ être une soirée intime à 8 personnes, juste quelques amis de l'artiste, s'est transformé en une tablée de 27 convives. Autant vous dire qu'il a été difficile de trouver un restaurant apte à nous accueillir. On a finalement réussi à se caser dans une sorte de brasserie/bar lounge, duquel j'ai malheureusement du partir à 23h30, puisque l'amie qui devait me prêter son lit m'attendait chez elle.
En partant, la galeriste m'a serré dans ses bras et m'a dit "Je ne veux pas que vous partiez, je ne veux pas d'autre stagiaire, je vous veux vous". J'ai rigolé pour éviter de me mettre à chialer, puis on s'est promis de continuer à se voir très souvent, moi de passer à la galerie, elle de venir me chercher certains dimanche pour qu'on aille de balader à Versailles avec son Chiwawa (non, les galeristes ne sont pas branchouilles ai-je dit ahah). Elle m'a fait jurer de l'appeler au moindre pépin, parce qu'elle aussi était arrivée à Paris seule à 18 ans, et qu'elle savait ce que c'était. Puis elle a terminé en m'assurant "Vous avez quelqu'un de sûr à Paris". Ca tombe bien, c'est exactement ce qu'il me fallait.
Photo : Anouk, la galeriste, devant l'une des peintures d'Yves Gobart, que je vous conseille d'aller voir à : Galerie ALB, 64 rue Chapon ;)
Alex - itellyouso, Posté le samedi 07 avril 2012 04:59
C'est génial, tu as trouvé du positif dans ce stage :) Je me rappelle trop ce que ça fait au moral un stage inutile ! Malheureusement pour moi, il n'y avait pas vraiment de positif à en retirer ;)